1. Echanges mondiaux mitigés en 2011

Le commerce mondial a progressé de 5,0% en 2011, affichant ainsi une forte décélération après le rebond de 13,8% enregistré en 2010. Cette croissance marquerait un fléchissement en 2012 pour s’établir à 3,7%, inférieur à la moyenne de 5,4% des vingt dernières années. Selon les économistes de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), ce ralentissement est lié à la perte de la dynamique de l’économie mondiale sous l’effet de plusieurs chocs, notamment la crise de la dette souveraine en Europe, le tsunami au Japon et les inondations en Thaïlande.

Au niveau des économies développées les exportations ont progressé de 4,7% en 2011, tandis que celles des économies en développement ont cru de 5,4%. En effet, les expéditions en provenance des économies en développement autres que la Chine ont augmenté un peu plus lentement que les exportations des économies développées, y compris le Japon, dévasté par une catastrophe naturelle. L’amélioration des exportations des économies développées s'expliquent par une augmentation robuste de 7,2%, des exportations des États-Unis et par une progression de 5,0 % des exportations de l'Union européenne. En revanche, la baisse de 0,5 % des exportations du Japon a réduit la moyenne de l'ensemble des économies développées.

Des facteurs défavorables ont perturbé les économies en développement, en particulier les événements géopolitiques (printemps Arabes) ont fait chuter les exportations africaines de 8% en 2011, et les graves inondations qui ont frappé la Thaïlande au quatrième trimestre. Au Japon, le tremblement de terre et le tsunami ont perturbé les chaînes d'approvisionnement mondiales. Cette situation a pénalisé les exportations de pays en développement comme la Chine où la production de biens est destinée à l'exportation.

En 2011, la valeur du commerce mondial de marchandises a augmenté de 19% pour s'établir à 18 200 milliards de dollars. Cette augmentation a été tirée principalement par la hausse des prix des produits de base. La valeur des exportations mondiales de services commerciaux a augmenté de 11%. Les exportations africaines de biens et services ont été durement affectées par les conséquences des troubles dans les pays arabes et ont enregistré une croissance nulle.

La situation de l’environnement économique mondial laisse à prévoir que l'Union européenne pourrait entrer en récession. L'économie chinoise croîtrait plus lentement en 2012. Les perspectives économiques sont meilleures aux États-Unis où les conditions du marché du travail se sont améliorées. Dans l’archipel nippon les commandes des entreprises reprennent, mais ces facteurs positifs ne compenseront que partiellement l’effet des chocs subit par l’économie mondiale.

2. Echanges extérieurs de la Mauritanie en 2011

En 2011, la valeur globale des échanges commerciaux de la Mauritanie se sont élevé à 1 381 milliard d’ouguiya, une progression de 35 % par rapport à l’année précédente. Les exportations de minerai de fer et des produits de la pêche (principaux produits exportés), ont représenté respectivement 56,9% et 17,6% des recettes globales d’exportations de 2011. Les importations globales, d’une valeur de 689,7 milliards d’ouguiya, ont augmenté de 45% au regard de 2011. La balance commerciale, structurellement déficitaire, a accusé un excédent de 1,4 milliards d’ouguiya au cours de l’année 2011.

Selon la destination, les échanges commerciaux de la Mauritanie ont été majoritairement orientés vers la Chine (21%) avec en excédent de 219 milliard d’ouguiya, cet excédent est le résultat de la forte augmentation des exportations du minerai de fer et du pétrole.

2.1 Hausse des exportations de la Mauritanie tirée par le minerai de fer

En 2011, les exportations globales de la Mauritanie ont été estimées à 691 043 millions d’ouguiya en hausse de 25% par rapport à l’année précédente. Ces exportations sont principalement composées de minerai de fer (56,9%), de produits de la pêche (17,6%) et de l’Or (13,4%). Selon la destination, ces produits sont essentiellement exportés vers l’Europe (53,5%) et vers l’Asie (42,8%). Au cours de l’année 2011, les principales destinations des produits Mauritaniens restent principalement la Chine (37%), la Suisse (14%), l’Italie (10%), le France (8%) et l’Espagne (7%).

2.2 Tendance haussière des exportations des produits de la pêche industrielle

Les exportations des produits de la pêche sont estimées à 121 899 millions d’ouguiya représentant plus de 17% des exportations globales en 2011. Ces exportations ont enregistré une augmentation de 33% en 2011 par rapport à l’année précédente. En quantité, ces exportations sont évaluées à 284,6 tonnes en hausse de plus de 50% comparativement à 2010.

Ces exportations sont composées essentiellement de poissons d’ornement, de poissons frais congelés ou réfrigérés (90%). Ces catégories sont destinées principalement aux marchés Espagnole (35,3%), Japonais (32,6%), Ivoirien (4,7%) et Portugais (3,7%), Italien (3,7%) et Ghanéen (3,2%) ce qui représente 83,2% de la valeur globale des exportations de poissons frais réfrigérés ou congelés en 2011.

Les produits de la pêche transformés (farine de poissons, huiles de poissons, « salés, séchés ou fumés », foies et œufs de poissons), représentant moins de 11% de la valeur globale des exportations des produits de la pêche sont orientées principalement vers la Russie (37%), l’Ukraine (12%), le Ghana (10%), la Belarus (9%) et la France (7%), soit globalement 75% de l’ensemble des exportations des produits de pêche transformés. Majoritairement ces produits sont composés de farines de poissons.

2.3 La demande chinoise dope les exportations du minerai de fer

Pour le minerai de fer, les exportations (aggloméré, fin, en morceaux ou non aggloméré) représentant plus de la moitié de la valeur globale des exportations de 2011, ont enregistré une hausse de 59% suite à une forte reprise des prix du fer sur le marché international. En effet, les cours du minerai de fer ont atteint leur niveau record, jamais atteint depuis 2008, au cours du second semestre 2011 enregistrant ainsi une hausse de 15% par rapport à 2010.

La Chine reste la principale destination du minerai de fer mauritanien absorbant 46% de la valeur nominale des exportations globale du minerai de fer. Les pays européens (Italie, France, Allemagne et Belgique) se partagent les 49,7% de la valeur des exportations du fer. Estimé à 11,02 tonnes, le volume des exportations gardent la même orientation géographique des exportations du minerai avec la Chine (50,3%), l’Italie, la France, l’Allemagne et la Belgique (45,8%).

Les principales entreprises clients de la SNIM restent ARCELOR (23,5%), CARGUIL 16,4%), ILVA SPA (13,5%), MINMETALS (11,7%) et SINOSTEEL (10%), ce qui représente plus de 72% des quantités exportées en 2011.

Les exportations des déchets et débris de fer, d’une valeur de 2 095 millions d’ouguiya pour une quantité de 26 milles tonnes sont principalement orientés vers les pays d’Asie (Thaïlande, Inde, Singapour et Chine).

2.4 Les exportations de pétrole restent soumises aux difficultés techniques

Au terme de l’année 2011, les exportations du pétrole brute sont estimées à 2026,15 milles barils générant une valeur de 220,43 millions $. En dépit d’une hausse de 35,6% des prix du pétrole mauritanien sur le marché mondial, la valeur des exportations s’est réduite de 25,9% en raison d’une baisse drastique (-45,3%) du volume des exportations. Sur le marché mondial, les cours du brut, très volatils, ont atteint un nouveau record historique de 109 $/b, au cours du dernier trimestre 2011 suite à la forte hausse de demande chinoise ainsi qu’aux tensions géopolitiques au Moyen-Orient et au Maghreb. Les exportations du pétrole ont été exclusivement destinées à la Chine contrairement à l’année précédente où plus de la moitié de ces exportations été destinées aux Pays-Bas et aux USA.

2.5 Hausse des exportations de l’Or en liaison avec la situation sur le marché international

En 2011, les exportations de l’Or, exclusivement vers la Suisse, sont estimées à 271 milles Onces, en légère hausse de 2,2% par rapport à l’année précédente. En valeur, ces exportations ont atteint 301 millions $ en forte hausse de 29% suite à la flambée des prix sur le marché international par rapport à 2010. En effet, sur le marché international, les cours de l’Or ont marqué une forte baisse en fin de l’année 2011 après avoir atteint, en septembre, leur plus haut niveau historique.

2.6 Exportation du cuivre dynamisées par la demande Chinoise

Au terme de l’année 2011, la valeur des exportations du minerai de cuivre, estimée à 50 393 millions d’ouguiya, a enregistré une hausse de 50% par rapport à sa valeur de l’année précédente. En quantité, les exportations du minerai de cuivre sont évaluées à 209,5 milles tonnes en hausse de 42,7% dans un contexte de forte hausse des prix sur le marché international. Selon leur orientation géographique, les exportations du minerai du cuivre sont destinées principalement à la Chine (81,4%) et à l’Afrique du Sud (14,2%). Après avoir atteint le niveau record de 10 160 $/t en février 2011, le cours du cuivre ont enregistré un repli de 21% au cours du dernier trimestre 2011. Cette baisse des cours résulterait de la conjugaison de plusieurs facteurs dont (i)- la contraction de la demande chinoise représentant 40% de la consommation mondiale du cuivre et (ii)- le climat d’incertitude affectant les marchés financiers.

2.7 Tendance haussière des exportations d’autres produits

Pour ce qui est des exportations d’autres produits (métaux, minéraux et leurs concentrés, leurs déchets, sable et argile) sont estimées à 217 millions d’ouguiya et restent destinées aux marchés Thaïlandais (81%) et Turc (11%).

S’agissant des exportations des peaux et cuivre, leur valeur est évaluée à 144 millions d’ouguiya essentiellement des peaux brutes, sont exportés vers l’Inde (56%), la Turquie (10%), la France (9%) et le Mali (8,5%).

3. Importations de la Mauritanie en 2011

En valeur, les importations de la Mauritanie ont progressé de 45% en 2011 s’établissant à 689 672 millions d’ouguiya par rapport à 2010.

Les importations de biens sont essentiellement composées des biens d’équipements, des produits pétroliers et produits alimentaires qui ont couvert près de 74% du total des importations en 2011, soit 510 127 millions d’ouguiya.

En effet, en 2011, les importations de biens d’équipements sont constitués majoritairement de chaudières machines et appareils électriques qui sont ressortis à 83% des importations totales de biens d’équipements pour une valeur de 186 365 millions d’ouguiya.

Les importations proviennent en grande partie de l’Union Européenne (48%) principalement de la Belgique (39%) et de la France (25 %) des. On signal que l’Emirats Arabes Unis, devient le principal fournisseur Asiatique de la Mauritanie en 2011, avec 26 % des importations globales et 70 % des importations en provenance de ce continent.

3.1 Répartition des importations par groupe de produits

Les importations de biens d’équipements, 32,6% de la valeur globale des importations de 2011, se sont chiffrées à 224 826 millions d’ouguiya, soit une hausse de 67%. Elles sont composées principalement de chaudières et machines (67%), d’appareils électroniques (16%) et de navigation maritime ou fluviale (11%). Les importations en biens d’équipement proviennent en grande partie de Belgique (25%), de France (20%) et de Royaume-Uni (18%).

Les importations de produits pétroliers, représentant 27,9% de la valeur des importations globales de l’année, se sont chiffrées à 192 483 millions d’ouguiyas. Cette évolution s’explique par la forte hausse des cours du pétrole brut sur le marché international. Selon l’origine, ces importations sont majoritairement importées depuis Emirats Arabes Unis (88%).

Les importations de produits alimentaires, estimées à 92 818 millions d’ouguiyas en 2011, ont enregistré une hausse de 7% par rapport à l’année précédente. Les importations alimentaires sont majoritairement composées de produits céréaliers (40%), de lait et produits laitiers (19%) et de graisses et huiles animales ou végétales. La France (24%) reste le principal fournisseur de la Mauritanie en produits alimentaires.

Les importations de produits céréaliers sont majoritairement du blé (75,3%) et du riz (24,7%) ce qui représente l’essentiel de la valeur des importations des céréales en 2011. Ces céréales proviennent essentiellement de la France (46%), de la Thaïlande (13,9%), l’argentine (11,3%) et de la Russie (7,1%).

Les importations du riz de la Mauritanie, estimées à 134 851 tonnes en 2011 proviennent principalement de cinq pays (Thaïlande, Brésil, Japon, Pakistan et Chine), soit 93% des importations globales du riz. Par ailleurs, près de 4% des importations globales du riz en 2011 ont transité par le Sénégal. En comparaison avec l’année précédente, on note une augmentation de la quantité importée du riz de 48%.

Au cours de la période 2011-2012, les échanges mondiaux de céréales ont atteint 282 millions de tonnes enregistrant ainsi une croissance de 2,7% par rapport à la campagne précédente. Cette progression des échanges, est en grande partie imputable à une hausse de 8% des exportations de blé (135 millions de tonnes), qui sont stimulées par la reprise de l'offre à l'exportation des pays de la CEI et par une forte demande à l'importation. Une hausse particulièrement forte des importations de blé en provenance de la Chine, de l'UE, de l'Indonésie et de la République islamique d'Iran, a été enregistrée au cours de la campagne 2011. Les échanges mondiaux de céréales secondaires ont atteint 121 millions de tonnes, en légère baisse par rapport à la campagne précédente et sensiblement en deçà de leur chiffre record de 130,5 millions de tonnes en 2007-2008. La hausse des importations du Japon, du Mexique, de l'Arabie Saoudite ainsi que celle, plus marquée, des importations de la Chine devraient être compensées par un fléchissement des importations de l'UE et de la République de Corée. En ce qui concerne le riz, la réduction des achats des grands importateurs traditionnels devrait entraîner en 2012 une baisse de 5,2 pour cent des échanges de riz, qui s'établiraient ainsi à 33,2 millions de tonnes.

En Thaïlande, le principal fournisseur du riz à la Mauritanie, les prix à l’exportation du riz étaient en hausse, tendance qui s’explique par les mauvaises perspectives de production, qui ont pâti des inondations, mais surtout par le lancement en octobre d’un nouveau programme garantissant des prix à l’exportation supérieurs de 50 pour cent à ceux prévus par le précédent mécanisme de soutien. Le prix de référence du riz thaïlandais (riz blanc thaïlandais, 100% brisé) s’est établi en moyenne à 649 USD en novembre, soit 5% de plus qu’en octobre. En revanche, l’atonie de la demande mondiale d’importation a provoqué une baisse des cours pour presque tous les autres grands pays exportateurs, dont le Viet Nam, l’Inde, le Pakistan et les États-Unis.

S’agissant des importations de matériaux de constructions, représentant moins de 10%, ont plus que doublées (+67%) pour se situer à 64 886 millions d’ouguiyas en 2011. Cet accroissement témoigne du développement de la construction sur la période. Elles sont composées d’ouvrages en fonte, fer et acier (50%), fonte, fer et acier (20%) et de ciment (19%). Ces matériaux sont en grande partie, importés de la Belgique (28%) et d’Espagne (19%).

Pour ce qui est des importations de tissus et vêtements, elles se sont chiffrées à 11 076 millions d’ouguiyas en 2011, enregistrant ainsi une hausse de 43 % en valeur. Evolution à mettre en rapport avec le taux de croissance de la population (2,4% par an) mais aussi avec l’essor de la consommation et des mentalités, la femme mauritanienne accordant toujours un soin particulier à son accoutrement. Ces importations se sont composées principalement de coton (32%), de vêtements et accessoires de vêtements (23%) et tapis et autres revêtements de sol (7%). Selon l’origine, elles ont été en grande partie en provenance de Chine (50%), de France (10%) et d’Emirats Arabes Unis (8%), ensemble de pays représentant 68% de la valeur de l’importation de tissus et vêtements en 2011.

Les importations en valeur de produits cosmétiques et chimiques en 2011 se sont élevées à 11 822 millions d’ouguiyas, enregistrant ainsi une hausse de 16 % par rapport à l’année précédente. Si au niveau des produits cosmétiques, cette progression tire ses origines dans le changement de mentalité, l’évolution des mœurs, observé chez la femme mauritanienne qui accorde davantage de soin à leur accoutrement (notable également par l’évolution du nombre de salon de coiffure et beauté dans la ville), pour les produits chimiques, cela s’explique par le désir d’augmenter les rendements au niveau de l’agriculture afin de réduire la dépendance alimentaire de l’extérieur et la vulnérabilité au choc externe, facteurs de pressions inflationnistes. Elles ont été principalement constituées d’engrais (40%), produits chimiques inorganiques (35%) et de savons (9%). Ces produits ont été essentiellement originaires de France (21%), d’Australie (10%), de Suède (9%) et de Chine (7%).

4. Conclusions :

En valeur, les importations de la Mauritanie ont progressé de 45% en 2011 s’établissant à 689 672 millions d’ouguiya par rapport à 2010.

Rajel

lekhyam

mercredi 27 juin 2012

Commerce exterieur de Mauritanie 2011